Le diamant, la pierre la plus prestigieuse et la plus connue, doit son nom à sa dureté exceptionnelle. Les anciens Grecs ont déformé le mot damazo qui veut dire dompter pour donner l’indomptable, d’où dérive adamastos : inflexible, inébranlable.
Par extension, ce même terme désigne le métal le plus dur, avec lequel sont forgées les armes des dieux et les chaines de Prométhée. Ce métal est nommé : adamas. Depuis, Théophraste et Pline l’Ancien (pour qui le diamant représente une "force indomptable") ont utilisé ce terme pour designer cette matière si dure qui est le diamant et de là découlent les dénominations occidentales actuelles : diamant, diamond, diamante et en russe almaz…
Quelles sont les propriétés des diamants ?
Le diamant est la pierre la plus dure de toutes : cent quarante fois plus que les corindons : le rubis ou le saphir. Il n’existe aucun autre minéral aussi dur que le diamant. De ce fait on peut le tailler uniquement avec la poudre de diamant. Sa dureté sur l’échelle de Mohs est 10. Le diamant est chimiquement inattaquable (sauf par l’azotate de potassium qui le dissout) – mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’est pas indestructible ou incassable !
La valeur d’un diamant taillé est mille fois supérieure à celle de l’or !
Mais attention : ne jetez jamais un diamant au feu, car il est tout simplement combustible. Normal, puisqu'il s'agit de carbone pur cristallisé sous forme cubique.
Comment naissent les diamants?
Cette pierre extraordinaire naît dans le manteau terrestre entre 150 et 200 kilomètres de profondeur. Sa naissance dans les entrailles de la terre est accompagnée d’énormes pressions entre 45 et 70 kilo bars et des températures entre 900 et 2000 degrés. La gemme cristallise et grossit progressivement par agrégation. Les diamants formés le plus récemment auraient environ 70 millions d’années et le plus gros diamant taillé du monde, Le Cullinan I est âgé d’environ 1,5 milliard d’années mais d’autres plus vieux ont étés découverts d’environ 3,3 milliards années!
Les diamants sont extraits de gisements primaires ou secondaires. Ce sont des cheminées volcaniques appelées "pipes" remplies de roches diamantifères (Kimberlites). L’exploitation varie selon les gisements. A la différence des gisements primaires où il faut extraire en moyenne 250 tonnes de minerai pour trouver un carat taillé, les gisements secondaires permettent de trouver beaucoup de pierres d’un seul coup. Seulement 18% de l’extraction annuelle mondiale est de qualité gemme, c'est-à-dire propres à être employé dans le commerce de la joaillerie. 32% seront utilisés dans l’industrie et 50% de la production seront utilisées dans la métallurgie, les ordinateurs et serviront aussi à faire de la poudre de diamant.
Où trouve-t-on les diamants ?
C'est dans les mines de Golconde en Inde qu'ont été trouvés les plus beaux et célèbres diamants anciens (800 ans avant J.C.). Dans cette superbe contrée, on les portait en talisman ou parure, par fascination pour leur beauté mais aussi pour leur dimension sacrée, les vertus spirituelles, philosophiques et morales qu'on leur attribue. Toutes qualités mises en valeur par les marchands : à l'époque de la Renaissance, Venise, Lisbonne et Bruges font des affaires florissantes. C'est d'ailleurs un Brugeois qui invente en 1476 la taille brillant, sans cesse perfectionnée depuis cette époque.
Au début du XVIIIe siècle, les marchands prennent une autre route. La découverte, en 1725, de gisements au nord de Rio (la zone est appelée Diamantine), va faire du Brésil le principal fournisseur. Au milieu du XIXe siècle, le commerce change à nouveau de continent : c'est en Afrique du Sud, à partir de 1866, que le marché du diamant va vraiment s’épanouir. Depuis, d'autres mines ont été découvertes en Sibérie puis en Australie, mais aussi en Angola, au Liberia, en Namibie, au Botswana, au Congo, en Tanzanie, au Venezuela, au Canada, en Guyana, en Chine, en Guinée, au Ghana...
Qu'est-ce qui les distingue ?
Chaque pierre étant différente, l'homme s'est efforcé de les ranger en catégories. Le poids, la couleur, la pureté et la taille seront quantifiées. C'est la loi des "4 C de diamant" établie par les anglo-saxons : Carat, Colour (couleur), Cut (taille), Clarity (pureté). La valeur sera déterminée par le croisement de tous ces critères, auxquels peut s'ajouter le "supplément d'âme" qui caractérise tel diamant. Les professionnels emploient d'ailleurs souvent le terme de "vivante" pour une pierre ; la sensibilité et la subjectivité ne sont pas réductibles à un système... Le poids est le seul critère réellement objectif. Il se mesure en carat (0,2g.)
À titre de comparaison, l'un des plus importants diamants jaunes, le Red Cross, pèse 205 carats, tandis que le Vert de Dresde, le plus célèbre diamant vert, pèse "seulement" 41 carats. Dans le meilleur des cas, la taille peut renforcer la couleur initiale de la pierre et l'améliorer. C'est le cas du Tiffany, un magnifique diamant jaune, monté par le fameux joaillier américain du même nom qui fit appel aux talents de Jean Schlumberger. Quand il fut trouvé dans les mines du Cap de Bonne-Espérance, il pesait 287 carats. Il fut ensuite étudié pendant un an puis taillé à Paris, en taille coussin, celle qui lui était la plus favorable. Après la taille, il ne pesait plus que 128,51 carats mais cette perte de poids était largement compensée par l'intensification de sa couleur.
Blanc, jaune, brun, vert, bleu, rose, rouge, gris, noire : la couleur est due aux caprices de la nature. Pour les diamants blancs (ou approchant le blanc), il existe une échelle de nuances décroissantes du D (blanc exceptionnel) au Z (teinté). Les diamants de couleur (appelés Fancy) sont plus rares : ils contiennent quelquefois d'autres substances, comme l'azote, pour les diamants jaunes. Le bore donne le diamant bleu, le manganèse les diamants roses, etc.
Ils ont, à d'autres occasions, subi des transformations lors de la structure même de la pierre, il y a quelques millions d'années. Ces accidents se révèlent être souvent la beauté même de la pierre, à condition que la couleur soit uniformément répartie et qu'elle soit intense. Les couleurs bleu, vert et rouge sont encore plus rares quand elles sont franches.
Les diamants bleus sont aussi rares que les diamants roses, leur prix est d’autant plus élevé que leur couleur est franche, sans nuances de gris, de vert ou de jaune. Ces pierres sont principalement extraites des mines d’Afrique du Sud, du Brésil, de Bornéo ou de Guyane Anglaise.
Leur couleur est due à une irradiation naturelle d’atomes de carbone. Dans la graduation des diamants de couleurs, celle " vivid " est la plus haute, par exemple dans le cas des diamants jaunes elle peut s’appeler également canari ou jonquille. Cette couleur est due à la présence de molécules d’azote qui ont été emprisonnées par des molécules de carbone, lesquels ont ensuite durci pendant des millions d’années. Cette durée étant en partie la cause du velouté et de la chaleur de la couleur.
Les diamants jaunes se déclinent sous plusieurs nuances, plus ou moins sombres, ou plus ou moins chaudes et attrayantes dans lesquelles se mélangent parfois le rouge, le vert et ce qui est le plus apprécié, le rose. Quand cette couleur est plus faible, ils deviennent madère ou champagne, ces couleurs sont souvent qualifiées de plus viriles que celles où le rose et le rouge seraient présents.
On taille les diamants de différentes façons : la taille brillant, ovale, coussin, princesse, radiant, émeraude, baguette, marquise, cœur, poire, trillion, asscher, carré, rose couronnée, briolette ainsi que quelques autres moins courantes. Le savoir-faire du tailleur de diamant est irremplaçable. Il doit imaginer la taille qui valorisera le plus la pierre ; l'artisan taille le plus souvent à l'œil et à l'oreille (suivant le son de la meule abrasive en mouvement sur la facette). Les techniques de taille se sont d'ailleurs considérablement améliorées. La taille brillant du début du XXe siècle, dite de Tolkowsky, la plus courante, comporte toujours les 58 facettes inventées précédemment mais disposées différemment, leur inclinaison parfaite permet une meilleure réflexion de la lumière. Un brillant taille ancienne a un éclat beaucoup plus doux, ce qui n'est pas pour déplaire à certains amateurs. En revanche, la taille moderne optimise toutes les qualités d'une pierre, elle en favorise les feux et l'éclat.
La pureté (clarity) d'une pierre se mesure à la quantité d'inclusions, repérables à la loupe. Moins d'1% des diamants n'ont aucune inclusion, L'échelle va de F (pour Flawless, "pur à la loupe") à I3 (I pour "inclus") ou P3 (P pour "piqué") - le diamant est alors affecté dans sa brillance par les inclusions que l'on peut distinguer à l'oeil nu. Précisons que ces inclusions sont naturelles : elles résultent de l'emprisonnement de corps liquides ou gazeux, lors de la transformation du carbone pur, au temps des convulsions géologiques de notre globe en feu...
Une partie de mystère demeure, à l'observation des diamants, source vive de lumières captées puis réfléchies. C'est la part d'inexplicable attirance pour ces gemmes, lorsqu'elles vous "parlent".
Diamants de type IIa
Ces pierres que l’on peut détecter grâce à un spectromètre infrarouge ne comportent pas d’azote et ont une importante conductivité thermique, elles sont généralement d’une eau très pure et incolores.
Environ 2% des diamants appartiennent à cette catégorie, ils étaient généralement extraits de mines de faibles profondeurs. Les plus célèbres étant le Cullinan et Koh-i-Noor.
Souvent, ce type de diamants est assimilé à ceux produits dans les mines de Golconde d’où ont été extraits les plus belles pierres, elles furent en activité de 1724 à 1948 et étaient, jusqu’au XIXe siècle, avec Bornéo, les seules sources de diamants.
Ce qu'il faut savoir sur les diamants
La qualité et la valeur d'un diamant se mesurent à l'aune des quatre C : Carat (son poids), Cut (sa taille), Color (sa couleur), Clarity (sa pureté).
Le carat
Ce n’est que depuis 1907 que l’unité de mesure du poids des pierres précieuses est fixé à l’international. Il s’exprime depuis lors en carats.
Le terme carat servait déjà d'unité de mesure dans le commerce des pierres précieuses sous l'Antiquité.
Avant 1907 le carat (de l’Arabe quîrât, issu du Grec keration, désignant le caroubier dont la graine est la seule à garder toujours le même poids) variait selon les pays et même les villes des mêmes pays ! Par exemple à Paris il pesait 0.205g, alors qu’à Florence il équivalait seulement 0,197g. Et donc depuis 1907 son poids est fixe à l’échelle mondiale au poids de 0.20g
Ancien ou moderne le carat se divise en dixièmes et centièmes.
Dans la coupelle de cette balance du XVIIe siècle, vous voyez des graines de caroubier.
La taille
Prenez un diamant brut : il est opaque et ne brille pas. C'est en le taillant, en lui donnant une forme (brillant, ovale, poire, cœur, princesse...) qu'on lui donnera aussi tout son éclat : de l'emplacement et de l'orientation de ses facettes dépendra sa manière de prendre et de refléter la lumière.
La structure d'un diamant taille brillant
La couleur des diamants
DEF | GHIJ | KLM | N-R | S-Z |
Incolore | Pratiquement Incolore | Blanc nuancé | Légèrement teinté | Teinté |
La couleur détermine la rareté et donc le prix d'un diamant. Plus il sera d'un blanc pur, plus il sera précieux et cher.
Cette pureté s'apprécie selon un classement qui commence à la lettre D, comme diamant, pour une pierre complètement incolore. Plus on va vers la lettre Z, plus la pierre sera teintée.
La pureté
IF | VVS1 VVS2 | VS1 VS2 | SI1 SI2 | I1 I2 I3 |
Pur à la loupe | Minuscules inclusions | Très petites inclusions | Petites inclusions | Inclusions visibles à l’œil nu. Piqué. |
C'est la quantité et l'importance des inclusions qui font la pureté d'un diamant.
Moins ces défauts, liés au processus de cristallisation, seront apparents, mieux le diamant réfléchira la lumière. On considère qu'un diamant est pur (IF) quand, grossi 10 fois à la loupe, on ne distingue aucune inclusion.
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